Le grès se caractérise par un tesson dense, dur et vitrifié, c’est-à-dire naturellement étanche après cuisson. Sa fabrication nécessite des argiles aux caractéristiques appropriées pour supporter sans défaillir les températures élevées requises pour obtenir la vitrification (1250-1300°C).
Histoire :
Les grès les plus anciens que l’on connaisse furent fabriqués en Chine entre le seizième et le quinzième siècle avant notre ère. Cette innovation était possible grâce à la conception même des fours. En effet, alors qu’en Occident les fours évoluaient sur la base du tirage vertical, les fours extrême-orientaux progressaient à partir d’un prototype tirage horizontal ou oblique (four-talus). Cette conception permettait d’obtenir plus facilement des températures nettement plus élevées et plus réguliéres.
Le grès fut introduit au Japon au troisième siècle avant notre ère par des envahisseurs venus de Corée. Depuis, jamais les potiers japonais ne cessèrent d’exceller avec ce matériau, et firent de leur pays le nombril de l’univers des potiers de grès ! Quoi qu’il en soit, l’apothéose du grès fut atteinte en Chine, sous la pacifique et raffinée dynastie Song (960-1279).
Jusqu’alors voué à la fabrication d’objets utilitaires, le grès gagna ses lettres de noblesse en France à la fin du dix-neuvième siècle, avec l’Art Nouveau et grâce aux talents de potiers tels que Ernest Chaplet, Pierre-Adrien Dalpayrat, Jean Carriés ou Auguste Delaherche.
Technique :
Il s’agit de provoquer la formation d’un vernis vitreux par projection de sel marin (chlorure de sodium) au cours de la phase finale d’une cuisson de grès (environ 1250°C). Sous l’effet de la chaleur, le sel se décompose en chlore, qui s’évacue sous forme de vapeur, et de sodium qui, en se combinant avec le tesson des pots, forme une couche très mince d’alumino-silicate de soude, donc une glaçure.
Histoire :
Ce procédé fut “inventé“ (vraisemblablement fortuitement) à la fin du quinzième ou au début du seizième siècle sur les bords germaniques du Rhin, d’où il gagna toute l’Europe occidentale. En France, de nombreux centres potiers se spécialisèrent dans ce type de produit dès le dix-huitième siècle, notamment dans le Cher (Henrichemont, La Borne), l’Yonne et la Nièvre (La Puisaye), le Calvados (Noron-la-Poterie), l’Alsace (Betschdorf).
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