La cuisson de la poterie est une opération essentielle. En effet, tant que l’argile n’est pas cuite, il est toujours possible de la recycler. Ainsi, une poterie crue et sèche peut retourner à son état de masse d’argile façonnable. Il suffit de la mettre à tremper dans l’eau.
La cuisson transforme les propriétés physiques et chimiques de l’argile, et notamment élimine l’eau de constitution, c’est-à-dire celle entrant dans la composition chimique du matériau, celle qui reste après le séchage. Ce processus est irréversible. C’est-à-dire que le matériau obtenu est un matériau nouveau, différent, qui ne pourra plus jamais redevenir de l’argile. La nature des changements dépend de la température, de la durée et de l’atmosphère de la cuisson.
La cuisson permet également d’obtenir la vitrification des glaçures.
Plusieurs cuissons successives peuvent être nécessaires : le dégourdi à basse température pour opérer la transformation chimique de l’argile et que le pot soit plus facilement manipulable, le “grand feu“ pour amener le tesson à maturité et vitrifier la glaçure, le “petit feu“ pour vitrifier les décors posés sur glaçure déjà cuite ou y fixer les métaux précieux (lustres, or, platine).
Histoire :
Les premières poteries étaient cuites en feux ouverts, en surface ou dans des fosses. Cette technique archaïque est encore utilisée en Afrique et en Amérique centrale. Elle donne des produits fragiles, car mal cuits, et est sujette à beaucoup de casse. C’est pourquoi furent créés de véritables fours, sur le modèle de ceux utilisés pour cuire le pain.
Les fours évoluèrent de manière fort différente en Occident et en Extrême-Orient. En effet, l’Occident adoptait le tirage vertical et aboutissait au dix-neuvième siècle aux énormes fours bouteilles dont un exemplaire est encore visible à Apt, dans le Vaucluse.
L’Extrême-Orient, quant à lui, progressait sur la base du tirage horizontal ou oblique (fours talus) et aboutissait aux fours à chambres multiples disposées en escaliers.
Les Fours :
Le tirage vertical est moins efficace que le tirage horizontal : températures moins élevées, moins régulières pour l’ensemble de la fournée. Ainsi, lorsqu’à la fin du dix-huitième siècle, la fabrication de la porcelaine exigea des températures jusqu’alors inusitées, il fallut concevoir des fours nouveaux, capables de les atteindre.
Ainsi naquirent les fours à tirage renversé : les flammes montent le long des parois du four, puis redescendent au milieu de la fournée, aspirées par une longue cheminée. Jusqu’au dix-neuvième siècle le principal (pour ne pas dire l’unique) combustible était le bois. Dès leur apparition, on utilisa le charbon et le mazout.
Aujourd’hui, les principales sources d’énergie sont le gaz et l’électricité.